Missions de prothésiste et de physiothérapeute

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Avril et Octobre 2015, Régions du Nord et Fron­tière Turque

Le nombre d’amputés en Syrie n’est pas recen­cé mais nous esti­mons à au moins 10000 le nombre d’amputés d’au moins un membre. Les infra­struc­tures en Syrie ou en Tur­quie ne suf­fisent pas à soi­gner ces per­sonnes qui, lorsqu’elles ont la chance d’être équi­pées de pro­thèse, sont sou­vent mal sui­vies et souffrent d’inadaptation ou de pro­thèse de mau­vaise qualité.

Cette année, nous avons finan­cé deux mis­sions d’un expert en membres arti­fi­ciels, à l’in­té­rieur de la Syrie et à la fron­tière turque, en avril et en octobre 2015. Sa spé­cia­li­té est d’utiliser des matières flexibles afin d’adapter les pro­thèses sur les membres : cela per­met de réa­li­ser les pre­miers gestes de réédu­ca­tion quelques heures après la pose (un délai de plu­sieurs semaines est d’habitude néces­saire), cela convient donc bien à la situa­tion d’urgence et de pré­ca­ri­té en Syrie.

Sur ces deux missions:140 cas d’am­pu­ta­tion ont été exa­mi­nés, une soixan­taine de per­sonnes ont été équi­pées d’au moins une pro­thèse com­plète, cer­taines ayant plu­sieurs membres ampu­tés ont reçu deux ou trois pro­thèses, d’autres ont reçu des soins et des modi­fi­ca­tions plus ou moins impor­tantes sur des pro­thèses exis­tantes pour les réadap­ter à leurs membres. 

Par­mi les per­sonnes soi­gnées plu­sieurs enfants et femmes ont été trai­tés. La moyenne d’âge était d’une ving­taine d’an­nées. La vie de ces per­sonnes a été radi­ca­le­ment transformée.

En paral­lèle avec cette mis­sion, l’expert a éga­le­ment for­mé sur place six soi­gneurs au geste de soins et d’adaptation des prothèses.

Un membre de notre asso­cia­tion, méde­cin en réédu­ca­tion, a réa­li­sé, en par­te­na­riat avec un dis­pen­saire géré par une asso­cia­tion locale, deux mis­sions auprès de patients syriens réfu­giés en Tur­quie. Il a exa­mi­né 46 patients civils de tous âges ayant pour la plu­part des bles­sures liées au conflit géné­rant des han­di­caps allant de la simple bles­sure avec atteinte trau­ma­tique d’un nerf jus­qu’aux brû­lures, l’am­pu­ta­tion bila­té­rale et la tétra­plé­gie. Il a four­ni son avis médi­cal et réédu­ca­tif à ces patients et leurs accom­pa­gnants, tout en éta­blis­sant un dos­sier de sui­vi sur le long terme. Il a éga­le­ment réa­li­sé, avec le kiné­si­thé­ra­peute de ce dis­pen­saire, la modi­fi­ca­tion ou la fabri­ca­tion de plu­sieurs orthèses médicales.